Avant de commencer, merci à Edra d'avoir accepté que l'on débatte sur un sujet aussi sensible. Cependant, tâchons de ne pas nous écarter, de ne s'emporter et de ne pas partir en insultes ou règlement de comptes.
J'exposerai mes arguments en faveur de la peine de mort et j'invite quiconque le souhaite à rejoindre le débat pour exprimer son opinion.
J'ai lancé ce débat non pas pour convaincre ou persuader ceux qui sont contre la peine de mort à passer de l'autre côté ou inversement mais tout simplement pour avoir une conversation intelligente sur un sujet qui a toujours été d'actualité.
L'un comme l'autre des deux camps devront respecter l'opinion de celui ou celle d'en face. Plutôt que d'assister ou participer à une bête confrontation d'idées, il s'agit plutôt là de
comprendre l'idée de l'autre.
Ceci étant dit, si les participants au débat respectent ces règles, je pense que l'on peut commencer
La peine de mort pour qui ?
D'après ce que j'ai lu sur le topic CDC/CDG ou en MP, j'ai cru comprendre que vous pensiez que j'étais en faveur de ""la peine de mort pour tous". Ne revenons pas aux pratiques moyenâgeuses où l'on coupe la tête à qui a tué une fois, où l'on coupe les mains à qui a volé une fois, où l'on coupe la langue à qui a trahi une fois ! Ne revenons pas à l'époque des tortures.
Vous l'aurez compris (ou non) dans mes précédents messages:
la peine de mort doit, pour moi, être destinée aux tueurs en séries, les délinquants sexuels, les tueurs d'enfants et les pédophiles. En aucun cas elle ne doit abattre celui ou celle qui a commis un crime dans le cadre d'une situation poussant au dit crime (excès de colère, acte commis dans l'action, etc ...). Le meurtre est un acte exceptionnel que l'on peut tous commettre, même si l'on ne s'en sent pas capable.
La peine de mort pour quoi ?
Pourtant, pour d'autres, cet acte n'est pas exceptionnel et est même considéré comme banal (si vous écoutiez les aveux d'un tueur en série, vous vomiriez devant la froideur, devant la banalité avec laquelle il décrit son crime).
Ces gens-là (tueurs et violeurs) agissent par pulsions. Une fois sortis de prison, ces pulsions referont surface et l'agresseur retournera à l'acte.
La peine de mort a pour but d'éliminer le risque de récidive.Elle ne sert pas à venger la ou les familles des victimes mais permet à l’État de
protéger son pays des membres malfaisants. Dans un second temps, oui, elle peut être un soulagement pour les familles des victimes de savoir pertinemment et d'avoir la certitude que l'individu ayant causé leurs maux et leur tristesse ne recommence jamais ça. Il suffit de regarder dans les journaux pour voir que cela ce produit à chaque décennie. (Voir liens posté dans
CDC/CDG)
La peine de mort comment ?
Ne soyons pas barbare ni cruels ! Ne mettons pas en scène sur la place publique une exécution douloureuse où l'accusé est honteusement torturé nu, ou d'une quelconque autre pratique du Moyen-Age. Une simple injection létale dans la pièce d'un hôpital ou d'une prison, je ne sais pas vraiment quelle est la procédure ... C'est une exécution indolore dans laquelle on meurt endormi.
On ne condamne pas pour faire souffrir et pour tuer, on condamne à mort pour éliminer une menace.Arguments en faveur de la peine de mort
Cas n°1: Le/La condamné(e) à mort est innocent(e)
- Qu'est-ce que cela change ? S'il est jugé et emprisonné alors que la peine de mort n'est pas active, il passera des années en prison ! Des années de souffrances physiques et morales ! Il sera jugé en permanence à cause d'un crime qu'il n'a pas commis et passera peut-être le reste de sa vie en prison (selon sa peine) à subir les besoins de ses compagnons de cellule, si vous voyez ce que je veux dire. Il sera littéralement seul au monde jusqu'au jour où quelqu'un apporte une preuve de son innocence. Mais si la Justice se rend compte des années plus tard de son erreur, elle va devoir raquer sévère pour compenser sa peine. Non, non, il vaut mieux, dans son intérêt, et celui de l’État, qu'elle la mette en veilleuse.
Seul au monde.
- Tout cela pour dire que, si j'étais cette personne, je préférerais grandement la peine de mort. Il y a beaucoup de suicides, en prison. Je pense qu'une partie sont des innocents qui ne comprennent pas que le pays qu'ils servent et dans lequel ils résident depuis des années aient pu les accuser à tort et enfermer par erreur. Il y a de quoi perdre la tête et refuser de vivre plus longtemps. Autant mourir en paix, condamné à mort, plutôt que de choisir entre le suicide et des décennies de souffrances. Car quand on est innocent, on aurait, "j'imagine" (car c'est inimaginable si non-vécu), tendance à choisir la solution de facilité et, pour les religieux, c'est un péché mortel, si je me souviens bien. Il vaut mieux subir la mort la conscience tranquille plutôt que se la donner.
Cas n°2: Le/La condamné(e) à mort est coupable
- J'imagine l'assassin d'un membre de ma famille, et qui a déjà tué auparavant, en prison. Il est dans son lit, il regarde la télé et soulage ses besoins primaires avec les autres détenus (comme dit plus haut). Il mange tous les jours autours d'une table avec ses autres amis assassins. C'est sûrement une image embellie de la vie en prison, elle est peut-être fausse mais si on résume, on retrouve ça. C'est plutôt la belle vie pour un tueur en série ou un pédophile, vous ne trouvez pas ? Personnellement, je ne supporte pas
la vision de ces êtres malfaisants ayant la vie tranquille.- Un autre point de vue de la vie en prison: c'est un endroit lugubre où vous êtes en quelque sorte séquestré et forcé à rester et à obéir toute sa vie si condamné à vie.
De quoi ? Ah pardon,
je croyais qu'on avait aboli l'esclavage, désolé ...
- Comme je l'ai dit au début, les tueurs en série et violeurs agissent par pulsion. On peut considéré qu'ils ont des troubles mentaux auxquels on ne peut remédier quand le sujet a déjà pris l'habitude de faire le mal.
Il faut donc soit éliminer le risque de récidive à sa sortie de prison en le condamnant à mort soit l'enfermer en prison à vie. Pour la seconde option, référez vous au premier argument du Cas n°2. Et de toute façon, à quoi bon l'enfermer à vie ? Ce n'est donc plus une vie et on peut le considérer comme mort. Ces deux éléments nous ramène à la première option.
- Ces individus agissent donc par pulsion. Ils ne voient pas le mal dans ce qu'ils font ou ont fait car il éprouve du plaisir à le faire. Et comme tout être vivant, le plaisir est une sensation que l'on désire tous.
Le risque de récidive et alors très important.- Le chef d'un groupe doit savoir prendre les bonnes décisions et ce malgré lui. Il doit protéger son groupe comme
un État doit protéger le bien-être des habitants de son pays. C'est une menace en moins.- Les familles des victimes penseront très souvent à leur défunt(e) père, mère, fille, fils, sœur, frère ou parents éloignés. Ils se remémoreront des souvenirs, du temps qu'ils ont passé avec celui ou celle qu'ils ont perdu. Des souvenirs qui s'arrêtent au jour où un individu est venu leur prendre celui ou celle qu'ils aimaient. Ils penseront alors à cet individu pendant longtemps et seront hanter à l'idée qu'il est quelque part sur Terre à vivre. Que fait-il ? A-t-il une vie dure ? S'est-il échappé ?
La condamnation à mort met un terme à ces souffrances morales.-
Les pédophiles et tueurs d'enfants ne méritent pas de rester en prison à l’abri. Dès qu'un individu touche à la vie d'un enfant ... je ne sais pas comment dire ... c'est tuer l'innocence ! L'enfant est une proie dont l'individu en question est le prédateur. On revient à une certaine notion de sauvagerie. Tuer un enfant est quelque chose de révoltant. Admettons que vous assistez à un infanticide, vous ne connaissez pas l'enfant, vous voyez l'assassin et avez la possibilité de le tuer, vous
hésiterez forcément à le faire car cet acte vous touche profondément. Vous hésiterez. Vous y aurez songer ! Il y a donc une certaine vérité au fond de cela.
Pour les pédophiles, c'est la même chose. La sexualité est quelque chose que doit découvrir chaque individu en temps normal et quand il le désire. Il n'est pas chose normal d'abréger cette attente à un enfant innocent ou à un adolescent. C'est illégal et immoral. C'est honteux. L'enfant n'a pas choisi et il subit la force et l'autorité d'un adulte qui l'oblige à ne rien dire. L'enfant grandit apeuré et dégouté du sexe. Il subit un trouble mental jusqu'à très tard dans sa vie !
Voici mes principaux arguments en faveur de la peine de mort. Ce n'est pas tuer parce qu'il a tué car ça ne s'applique qu'aux cas graves et irrémédiables. C'est plutôt sauver des vies en en sacrifiant une.
Je ne sais pas comment les personnes contre la peine de mort voient ceux qui sont en faveur d'elle mais si c'est une vision plutôt barbare et inhumaine, j'espère vous avoir fait comprendre ce qui m'incite à être pour la condamnation à mort.