Baahubali : The Beginning (part 1)

J'ai découvert ce film dimanche soir au cinéma dans le cadre d'un festival du film fantastique sur Neuchâtel, et je dois admettre que ça fait très très longtemps que je ne suis pas ressorti d'une salle obscure avec autant de satisfaction.

Oui, on connait déjà la réputation des films de Bollywood, pour leurs effets spéciaux faits avec deux bouts de ficelle, les incroyables chorégraphies romantiques totalement kitch, les scènes d'actions surréalistes à souhait, le tout cherchant souvent à imiter les blockbusters made in USA.
Et bien ici, tout ces ingrédients y sont réunis, et c'est justement ce choc des cultures qui fait la grande force de ce film. je me suis régalé du début à la fin, riant comme un fou et à la fois pris dans une histoire qui bien que basique n'en reste pas moins super efficace.

Baahubali est aussi le film ayant le budget le plus chère de l'histoire des films indiens.
Il s'agit de S.S. Rajamouli, réalisateur de grand film à succès en Inde qui est à l'origine de ce chef d'œuvre cinématographique.

Et pour le détail, ce n'est pas du Bollywood mais du Tollywood (produit à Tollygunge et non à Bombay).

Autant dire que j'attends la suite avec impatience vu qu'il s'agit d'un Diptyque.




Histoire:

Comme dit plus haut, la trame narrative de ce film n'en reste pas moins ultra basique, on est dans un mélange pur de pleins de styles différents.
Nous retrouverons le concept du voyage du héros, une quête initiatique menant vers une destinée inévitable.

Difficile de bien le résumer, je me permet pour cette section un copié/collé de Wikipédia '^^

"En Inde, la vie du futur héritier au trône du royaume du Mahishmathi est menacée par des conspirateurs. Heureusement, une des dames de la cour, parvient à le sortir elle-même du palais. Blessée et poursuivie par les gardes, elle arrive jusqu’au pays voisin et meurt noyée juste moment où le bébé est pris par des villageois.

Vingt ans plus tard, le jeune prince nommé Shivudu, est devenu un homme courageux et fort, doté d’une âme noble et généreuse, ignorant tout de ses origines. Un jour, il rencontre Avantika, une jeune guerrière qui est à la tête d’un groupe de rebelles. Elle fait la guérilla à leurs côtés pour libérer son pays, le royaume du Mahishmati étant tombé sous la coupe du perfide et cruel Bhallaldeva qui retient la reine Devasena, prisonnière depuis vingt-cinq ans. Amoureux de la jeune femme, Shivudu décide d’embrasser sa cause et son combat."

Scénario classique au premier abord, mais c'est surtout sa mise en scène et ses dialogues qui rendent le tout vraiment intéressant.
Le héros Shivudu, joué par Prabhas Raju Uppalapati, est déjà très attachant. A la fois naïf et en même temps faisant preuve de beaucoup de réflexions, il en devient une caricature type du héros au grand cœur voulant le bien de tous. Son histoire d'amour se mettant en place avec la guerrière, fait débuter les premières chorégraphies qui n'ont franchement rien à envier des meilleures chansons des dessins animés de Walt Disney, c'est à la fois super drôle, visuellement très intéressant, totalement kitch comme dit plus haut, mais c'est justement parce qu'ils n'ont pas honte d'exagérer le tout que l'on se laisse volontairement surprendre à chaque fois.
Aladdin draguant Jasmine sur son tapis volant, c'est du pipi de chat à coté pour moi après avoir vu ce film.

Pour l'ensemble des personnages, ils sont pour la grande majorité très charismatiques, là encore n'ayant pas peur de surjouer leur rôle, les personnages prennent rapidement vie et en deviennent attachants.
Les dialogues y sont aussi pour beaucoup, j'ai d'ailleurs été surpris par les nombreuses répliques qui deviennent rapidement cultes.




Effets spéciaux et visuel:

A la fois un point fort, mais aussi le grand point faible du film.
Les idiens ont encore clairement beaucoup de choses à apprendre en terme d'emploi d'effet spéciaux.
Il y a certains plans ratés, dont on voit trop les images de synthèses ou que deux plans ont été ajouté l'un sur l'autre, le héros se détachant trop du décor, etc etc. De ce coté là, Peter Jackson et son équipe sont encore loin devant. Mais là où le film devient vraiment intéressant, c'est qu'il présente une autre culture, et qu'il l'a met en avant à sa façon. Même si par moment on voit bien que la ville est limite une maquette, elle n'en reste pas moins très bien réalisée et les plans de caméra ou les mises en scène fonctionnent parfaitement, même si des fois c'est tout de même un peu raté, au moins on voit qu'ils ont cherché à innover et de proposer quelque chose qui change du format habituel.

Les paysages sont vraiment magnifiques et varient très souvent d'ailleurs. Une fois de plus, même si c'est très caricatural, on passe d'une forêt enneigée à un jardin fleuri après quelques pas de course, si ce point là peut choquer au début, les décors n'en restent pas moins magnifiques et nous rappelle une fois de plus que les exagérations sont des fois bien volontaires et sont là pour faire des transitions dans l'action.

Pour les scènes de combats, là encore certains passages sont totalement surréalistes et plus du tout crédibles, mais une fois pris dans le scénario, on réalise que ça va avec et que c'est parfaitement dans l'esprit du film. Il y a d'ailleurs des idées tellement farfelues qu'elles en deviennent géniales.

Comme dit plus haut, il ne faut aussi pas oublier que le budget d'un film indien n'est pas le même qu'un film américain. L'avantage, c'est cette découverte de la culture indienne ayant une vision du cinéma très différente de ce que l'on connait.


C'est Kitch, oui mais

Ce ne sont pas les clichés qui manquent dans ce film.
On note dès le début la coupe de cheveux du héros toujours parfaite même après être tombé dans la boue, le fait que l'on a l'impression par moment qu'il joue dans une pub pour le nouveau shampoing de Ushaia, sortant de la rivière, prêt à te vendre un paquet de Hollywod chewing gum.
Les personnages prenant la pose prêt à sortir sa réplique les cheveux au vent.

Là où le film s'en sort à merveille, c'est qu'il n'a pas peur d'aller dans l'extrême, quitte à faire du kitch, autant le faire jusqu'au bout, on sait à quoi s'attendre dès le début et donc on fini par accepter tout ce qui est exagéré alors que pour d'autres films, ça ne marcherait pas.
je note par exemple "La bataille ds 5 armées" 3e volet du Hobbit dont les scènes de Legolas se voulant cultes sont tellement en désaccords avec le reste des autres scènes d'actions que perso ça me faisait sortir du film, je les trouve même ridicules et totalement dispensables, ce qui n'est pas le cas dans Baahubali qui reste continuellement dans ce même état d'esprit et lui l'assume totalement jusqu'au bout.

Il m'a rappelé une chose importante d'ailleurs, un film, ça a pour but de divertir, et celui-ci joue parfaitement son rôle de divertissement. Ca ne cherche pas à être parfait dans le sens que tout doit être logique et ultra sérieux, ça cherche juste à faire du spectacle. On ne va pas le voir pour se prendre la tête,mais bien pour passer un bon moment et voir de la bonne fantaisie.  Et il rempli son rôle de film de divertissement à merveille je trouve.

Pour moi, Prabhas (l'acteur principale), qui avec ses rôles surjoués, l'homme à tout faire avec la force d'un Dieu est le Chuck Norris idien qui enterre Chuck Norris dans son rôle de badass du net.
Fini les Chuck Norris Facts, je passe au Prabhas Facts après avoir vu ce film !



Conclusion:

Baahubali est pour moi un très bon film qui m'a fait passer un agréable moment au cinéma.
Loin d'être parfait, faut pas déconner non plus, il n'en assume pas moins ses défauts et mérite d'être plus connu que ça-


Bref, Vivement la suite !
Annoncé à la base pour 2016, je crois qu'il est repoussé pour 2017.